Une vie simple et honnête, bien tracée depuis la naissance, mariage, travail, enfants et avancer vers le bien. Après cette vie tout à fait réussie, enfin mourir dans les bras de son amour, en ayant respecté la tradition et la morale religieuse.

Au XXIème siècle dans la société occidentale qui était alors le modèle dominant au niveau mondial, cette assertion était devenue au mieux ridicule, au pire choquante pour la majorité des gens dits « modernes ». En cette époque baignée de multiples déviances (LGBTQ+, libertinage, etc) devenues la norme depuis l’avènement de la télé-réalité, tristesse, malheurs et instabilité mentale étaient le lot quotidien de la plupart des gens qui expérimentaient cette liberté sexuelle qui, à la fin, les asservissait et les rendaient drogués ou zombifiés par l’absence de satiété.

Pour la minorité des gens qui osaient, malgré les moqueries des « modernes », respecter leurs traditions, leur religion ou leur culture, le bonheur continuait comme par le passé.

Au fil du temps, les « modernes » ayant réussi à devenir plus nombreux que les « traditionnels », les sociétés du monde entier subissaient les effets dévastateurs des valeurs de ces premiers par mimétisme ou acculturation: addiction au sexe ou autres drogues, MST diverses et variées, dépression, ce qui entrainait un accroissement économique sans précédent. En effet, les gens devenus sans valeurs et dans la détresse psychologique consomment toujours beaucoup plus que les gens simplement heureux par la force de la tradition. C’est pourquoi les multinationales occidentales faisaient de plus en plus la promotion de modes de vie et des amours « alternatifs » disaient-ils, après tout quelques euros de plus c’est toujours ça de pris…

Ces idées parcouraient déjà le cerveau de Paul depuis un bon moment, des années sans doute, sans jamais avoir réussi à les mettre clairement en forme. Comment pourrait-on mettre en forme des idées complexes, lorsqu’on nage en plein bonheur et qu’on prépare son mariage? Le cerveau de Paul avait bien d’autres choses à faire, préparer un mariage c’est quand même plus important que de mettre en forme des idées, aussi novatrices soient-elles!

Paul était né à l’île de la Réunion. Dans les ouvrages et documentaires consacrés à cette île, on commençait toujours par situer l’île sur une carte, il faut dire que cette île était complètement perdue au fin fond de l’Océan Indien. Ce qui avait été un gros avantage pour les pirates et autres bandits des mers du 17ème siècle, personne ne viendrait jamais les emmerder la bas, surtout pas la couronne française qui était bien loin. Même si l’île était peuplée depuis 1665 par des colons français (essentiellement bretons) et des malgaches, depuis ce moment, la France leur avait foutu une paix royale.

Ensuite, dans les documentaires sur l’île de La Réunion, on rendait hommage à la beauté de l’île en montrant les paysages tropicaux diversifiés entre la plage et la montage. L’île entière était un volcan gigantesque sur lequel avait poussé une forêt luxuriante et dont les cimes avaient été autrefois remplis d’oiseaux de toutes sortes. Le maître de cette île avant le peuplement était le dodo, un genre de grosse poule qui avait disparu depuis le 17ème siècle et les eaux de l’île étaient poissonneuses encore de nos jours.

Enfin, les documentaires parlaient aussi de la population de l’île, des habitants de toutes races et religions qui vivaient là en parfaite harmonie etc. Bref! Pas mal de fadaises décrites sur un ton plus ou moins « baba-cool ». Pourtant tout ça n’était pas totalement faux, mais ça n’était pas totalement vrai non plus.

By Patrice Bima

Juste un amateur de poésie de l'île de la Réunion qui s'est mis à écrire...

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